• Standard : 03 80 29 30 31
  • Samu : 15 Sourds : 114

La rencontre avec le CLAN

CONTRE LA DENUTRITION : LE CHU S'INVESTIT

Maladie silencieuse, la dénutrition touche notamment les personnes hospitalisées et/ou souffrant de pathologies chroniques, les personnes âgées à domicile ou en établissement, et désormais les malades de la COVID-19. Le CHU Dijon Bourgogne est partenaire de la première édition de la Semaine nationale de la dénutrition, qui se tient jusqu’au 19 novembre, et de l’action « Mon poids, un indicateur de Taille » #JeMePèse.

Rencontre avec le Dr Marie-Claude BRINDISI, Médecin nutritionniste, Vanessa COTTET, Enseignant chercheur en Nutrition et épidémiologiste, ainsi que le Dr Thomas MOUILLOT, Médecin hépato-gastro-entérologue et nutritionniste, pour faire le point sur cette maladie.

 

La dénutrition, c’est quoi et pourquoi est-il important de la prendre en charge ?

La dénutrition est un déséquilibre lié soit à un déficit d’apport alimentaire, soit à une augmentation des besoins de l’organisme, soit à l’association des deux.

Elle peut survenir dans le cas d’une maladie chronique ou aigüe. Elle peut être également due à un choc psychologique ou à des difficultés chez les personnes fragiles. La dénutrition se surajoute à la pathologie existante et va en aggraver le pronostic.

La dénutrition a de nombreuses conséquences. Elle peut entrainer des altérations sur différentes fonctions essentielles de l’organisme au niveau musculaire, immunitaire… Elle va avoir également un impact psychique et peut alors entrainer des complications au niveau de la pathologie sous-jacente. Une dénutrition trop importante peut mener jusqu’au décès du patient.

 

Quelles sont les personnes les plus à risques ?

La dénutrition peut concerner tout un chacun, du nouveau-né jusqu’au senior. Les patients hospitalisés, les personnes âgées ainsi que les personnes souffrant de maladies chroniques sont les plus à risques.

En France, on estime que 2 millions de personnes sont touchées par la dénutrition dont 400 000 personnes âgées à domicile, 10 % des enfants hospitalisés et 30% des adultes hospitalisés

 

Comment alerter et dépister la maladie ?

Il est important de dépister la dénutrition pour la prendre en charge plus rapidement et efficacement.

La pesée régulière est le premier moyen de dépistage. Toute perte de poids non intentionnelle doit alerter. A l’hôpital, la mesure de la perte de force est un autre indicateur qui peut être suivi. La dénutrition va en effet entrainer une perte de masse musculaire.

La dénutrition n’a pas de rapport avec la corpulence, même une personne en excès pondéral peut en souffrir.

D’ailleurs, le CHU est partenaire de l’action « Mon poids, un indicateur de Taille » #JeMePèse. Il est donc un établissement participant à la semaine nationale de la dénutrition.

 

Une fois la dénutrition détectée, vers qui se tourner ?

Le médecin traitant est le premier recours. Si la dénutrition est importante, une prise en charge par un diététicien et/ou un médecin nutritionniste peut être envisagée. Il faut explorer les causes de cette perte de poids et la prendre en charge efficacement. 

Au sein du CHU, les diététiciens présents dans chaque service sont un relai essentiel entre les équipes de terrain et les deux médecins nutritionnistes de l’établissement au quotidien.

 

Quels sont les moyens d’actions ? Comment lutter simplement contre la dénutrition ?

Le dépistage, l’information, la sensibilisation et la formation des professionnels de santé sont essentiels. De nombreux outils sont à disposition : fiches faites sous l’égide de la Société Francophone de  Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNCM), livret pour la personne âgée (Grand âge, petit appétit)...

La semaine de la dénutrition est également un moyen de sensibiliser le grand public à cette problématique.

Pour réduire la dénutrition, une prise en charge médicale pluri-professionnelle favorise une guérison efficace. Quand l’alimentation quotidienne ne suffit plus à pallier les carences, la prescription de repas enrichis et/ou de compléments nutritionnels oraux (CNO) peut prendre le relai. Pour les personnes âgées, une aide au repas est essentielle.

 

Quel est le lien entre COVID et dénutrition ?

Il existe un lien direct entre les deux. La COVID-19 entraine une dénutrition, surtout pour les patients hospitalisés. Parmi les causes,  on trouve la perte de goût, d’odorat ou encore d’appétit. L’hypercatabolisme et les problèmes de ventilation associés à cette pathologie vont augmenter les besoins nutritionnels de l’organisme.

Environ 70 % des patients hospitalisé pour cause de COVID-19 vont rencontrer des problèmes de dénutrition. Cette dernière va compliquer la prise en charge et le rétablissement du patient.

 

Quelle est l’importance d’une semaine de sensibilisation comme celle-ci ? Quels sont les enjeux ?

La semaine de la dénutrition permet de sensibiliser le grand public, mais aussi les professionnels de santé à cette maladie qui est encore peu connue. Une perte de poids incontrôlée et inexpliquée doit inquiéter.

 

La dénutrition en quelques chiffres

En France :

30 % à 40 % des patients hospitalisés

70 % des personnes âgées hospitalisées

10 % des personnes âgées à domicile (+ 70 ans)

1 enfant hospitalisé sur 10

sont dénutris.

 

 

Focus : le CLAN

Le CLAN est le Comité de Liaison pour l’Alimentation et la Nutrition.

C’est une sous-commission de la Commission Médicale d’Etablissement qui permet de faire le lien entre les patients, les soignants, la cuisine centrale et la direction sur toutes les problématiques concernant l’alimentation et la nutrition à l’hôpital.

Le CLAN est une assemblée pluri-professionnelle et pluridisciplinaire. Elle est composée de médecins, pharmaciens, infirmiers, cuisiniers, diététiciens, épidémiologistes, représentants des directions…

Sur le terrain, son action est relayée par des référents nutrition présents au sein de chaque service.