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VIOLENCES & CONFINEMENT

Les violences sur les enfants en chiffres

Pendant le premier confinement, les appels au 119 - le numéro de signalement de violences faites aux enfants - avaient augmenté de façon significative. Le groupement d’intérêt public Enfance en danger, responsable de ce numéro, avait fait état d’une augmentation de 56,2 % des appels entre le 18 mars et le 10 mai dernier.

 

L'étude menée par le CHU

Ces drames résonnent avec l’étude soumise à la revue Pediatrics, qui démontre une augmentation alarmante de la maltraitance physique sévère des enfants de 0 à 5 ans pendant le confinement du printemps dernier. Ce travail collaboratif a été présenté par Catherine Quantin, responsable du service de bio-statistiques et informatique médicale du CHU Dijon Bourgogne, et par le neuropédiatre Yann Mikaeloff, tous deux membres du Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des Populations (CESP INSERM Université Paris-Saclay), un laboratoire de l’Inserm.

 

Les faits générateurs de la situation

Les psychiatres ont souhaité alerter sur une dégradation de la santé psychique des adultes depuis le premier confinement. Cela concerne à la fois les patients avec une pathologie psychiatrique chronique qui peuvent décompenser mais également la population dans son ensemble, plus anxieuse et fragilisée aussi par des situations socio-professionnelles dégradées. Ces parents se sont retrouvés en situation de gestion émotionnelle difficile renforcée par la présence des enfants à la maison à plein temps pendant le premier confinement.

 

L'importance de la structure scolaire

Les auteurs de l’étude s’inquiètent du fait que ces violences extrêmes ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Pour le neuropédiatre Yann Mikaeloff, ces résultats dramatiques ont une double origine : les troubles psychiques des parents confinés et la privation d’école pour les enfants, victimes de violences à l’abri des regards. « La fréquentation des structures scolaires est très importante pour protéger les enfants, observer et alerter sur l’évolution de la dangerosité des situations auprès de la justice », insiste le professeur. Pour Yann Mikaeloff il faut à tout prix éviter l’isolement des enfants.