Vendredi 8 décembre 2023
L’agence nationale de la recherche (ANR) vient de désigner 6 lauréats en 6ème vague du programme Recherche Hospitalo-Universitaire en santé (RHU). Ce programme vise à identifier des projets de grande ampleur, basés sur un partenariat durable et productif entre équipes académiques et industrielles et avec un potentiel de transfert rapide vers l’industrie ou vers la société.
Le projet TALENT (Prédiction et gestion numérique du risque d’accident vasculaire cérébral cardio-embolique) fait partie des projets retenus. Porté par le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux (Pr Pierre JAIS et Dr Josselin DUCHATEAU), il implique le CHU Dijon Bourgogne comme unique partenaire clinique. Le montant total du projet est de 26,5M euros, dont plus de 8,6M euros financés par l’ANR dans le cadre de France 2030.
L’expertise clinique des CHU s’allie dans le cadre de ce projet TALENT à celle de partenaires académiques (Université de Bordeaux, Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA), Institut hospitalo-universitaire LYRIC) et industriels (InHeart, Cardiologs, Incepto).
Le projet TALENT vise à révolutionner grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) la prédiction des accidents vasculaires cérébraux (AVC) cardioemboliques, cause majeure de mortalité et de handicap en France et dans le monde.
Pourtant des traitements sont disponibles : l’anticoagulation orale est une thérapie préventive efficace. Ce sont les stratégies actuelles d’identification des patients pour lesquels ce traitement préventif apportera un bénéfice qui manquent d’efficacité.
En utilisant des données largement disponibles en population générale, issues par exemple de l’électrocardiogramme (ECG) ou du scanner thoracique, le projet TALENT veut identifier précocement les patients chez qui débuter les traitements anticoagulants pour éviter un AVC cardioembolique futur, sans recourir à des examens complexes ou des suivis prolongés, oûteux et non accessibles à tous.
Ainsi, les équipes dijonnaises seront en charge de constituer des cohortes de patients ayant présenté un AVC et d’identifier les marqueurs précoces à même de prédire l’origine cardioembolique de l’AVC mais aussi une potentielle récidive. Ces données viendront s’ajouter à celles des autres partenaires du RHU pour développer grâce à l’IA un outil puissant de prédiction du risque cardioembolique à disposition de tous les patients et soignants.
Le projet TALENT met à l’honneur l’expertise reconnue sur le plan national et international du CHU Dijon Bourgogne sur la thématique des interactions cœur-cerveau, menée au sein des services de neurologie (Pr Yannick BEJOT, Dr Gauthier DULOQUIN), neuroradiologie (Pr Frédéric RICOLFI, Dr Angélique BERNARD) et cardiologie (Pr Charles GUENANCIA, Dr Thibault LECLERCQ) du CHU Dijon Bourgogne et par l’équipe de recherche PEC2 (Pr Catherine VERGELY) à l’unité de formation et de recherche des Sciences de Santé de l’Université de Bourgogne.
Les AVC
Avec plus de 6 millions de victimes chaque année, l’AVC est la deuxième cause de mortalité dans le monde. Les 20 millions de patients qui survivent à leur AVC souffrent souvent d'un handicap à long terme. 20 à 30 % des accidents vasculaires cérébraux ischémiques sont d'origine cardio-embolique, une incidence qui augmente avec l'âge. Ces AVC sont plus graves que les autres, 40 % plus coûteux et ces patients ont des taux élevés de récidive précoce et à long terme. Dans les pays développés, le nombre absolu d'AVC cardio-emboliques a triplé au cours des trois dernières décennies et les projections prévoient qu'il triplera encore d'ici 2050.
